Certains esprits figés au 19ème siècle s’émeuvent dès que des animaux de notre faune apparaissent.
Dans la nature, l’animal le plus dangereux, celui dont vous devez appréhender la rencontre, c’est l’Homme.
Même les hyménoptères qui occasionnent chaque année quelques accidents graves par chocs anaphylactiques, ne parviennent pas à tuer autant que les chasseurs.
Ne parlons pas des reptiles venimeux, rares en Europe, dont les victimes sont rarissimes.
Quant aux grands mammifères, ours, lynx, loups, sangliers, ils ne tuent plus personne depuis le 18ème siècle, temps de l’obscurantisme et du paravent de la bête pour perpétrer des assassinats.
Par ignorance, par peur infondée, par préjugé ancestraux, les humains persécutèrent la faune et anéantirent, en France, les grands prédateurs.
Les pays voisins, moins arriérés sur ce point, pactisèrent avec les loups, les lynx et les ours constamment présents en Italie et en Espagne notamment.
Le loup revint d’Italie en 1992.
Fidèles à leur haine du Vivant, certains milieux agrocynégétiques refusent la présence du loup, alors que les Italiens s’en accommodent depuis toujours.
Dès qu’un loup apparaît dans un département, la clameur des esprits fossilisés se déchaîne et les autorités serviles emboîtent le pas à cette négation des droits de la nature.
Le préfet réunit une commission dans laquelle les ennemis de la terre bêlent qu’il faut exterminer le prédateur.
Vous qui n’êtes pas comme eux, si vous voyez un loup ou d’ailleurs tout autre animal libre, faites silence.
Protégez la vie dans sa fragile et merveilleuse diversité.
N’ameutez pas la cohorte des arriérés qui voudraient aseptiser la terre pour en faire un champ de production maximisée.
Qui doit-on blâmer en cette affaire ?
Les préjugés archaïques des ignorants des sciences naturelles ?
Sans doute, mais d’abord et plus encore, ces élus, ces décideurs qui pourraient s’instruire et comprendre que le défi de notre temps est la mort de la biodiversité et nullement la présence d’un loup en HAUTE-VIENNE ou ailleurs !
Que les ministres, les préfets, les gestionnaires cessent de s’aligner sur les errements les plus rétrogrades de quelques lobbies agrocynégétiques.
80% des contemporains souhaitent le retour des loups et ont compris que la Nature est un équilibre fragile entre espèces et que l’humain a violé trop longtemps cet équilibre.
Oui, un loup apparaît ici ou là et cela n’a rien d’inquiétant ou d’anormal.
C’est l’absence d’une espèce qui est un drame, une anomalie, un scandale.
Demain, un loup sera chez vous, dans la forêt toute proche et aucun petit chaperon rouge ne sera dévoré.
Mais ceux qui refusent les loups, les lynx, les ours et tout le reste sont les mêmes que ceux qui veulent du glyphosate, des néonicotinoïdes et qui voulaient, naguère, du chlordécone aux Antilles contre le ver de la banane.
A propos, ceux qui, hommes d’affaires, ministres de l’agriculture, syndicalistes agricoles, ont tué des milliers d’Antillais pour faire de l’argent sale sont-ils en prison pour écocide et crime de masse ?
Ceux qui aujourd’hui réclament des biocides pourront-ils être jugés, un jour, pour empoisonnement lorsque sera scientifiquement prouvée la nocivité des molécules toxiques dont ils exigent l’usage ?
Pas besoin d’une cellule DEMETER pour identifier ces responsables, un peu de courage politique suffira.
Le loup n’a tué personne.
Les adeptes du poison agricole, avec le chlordécone, ont provoqué des milliers de cancers.
L’Homme exploiteur est plus cruel que le loup et pour faire de l’argent, il tue.
Sachez-le, et que ceux auxquels reste du courage, le disent !
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE et NATURE
NDLR : Il y a entre 500 et 600 loups (Canis lupus italicus) en France.
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